Suspension du refus d'autoriser une conférence sur la question palestinienne à l'université Paris Dauphine
Publié le :
06/05/2024
06
mai
mai
05
2024
La décision d’un président d’université refusant d’autoriser la tenue d’une conférence au sujet de la question palestinienne est illégale au motif que le risque de trouble à l’ordre public n’est pas caractérisé (Conseil d’État, n°494003, 6 mai 2024).
FAITS
Le président de l’université Paris Dauphine-PSL du 22 avril 2024 a décidé de refuser l’autorisation de la tenue d’une conférence du Comité Palestine de Paris-Dauphine prévue pour le 6 mai 2024.
Des syndicats étudiants ont alors demandé au juge des référés du tribunal administratif de Paris, de suspendre l’exécution de cette décision et d’enjoindre au président de l’université de prendre les mesures nécessaires afin de garantir la liberté de réunion et d’expression des usagers du service public de l’enseignement supérieur.
Par une ordonnance du 4 mai 2024, le Tribunal administratif de Paris a suspendu l’exécution de la décision du président et l’a enjoint d’organiser la conférence envisagée, à la date et dans les conditions initialement prévues ou dans un délai de trois semaines expirant le 24 mai.
L’Université demande, par une requête du 5 mai 2024, au juge des référés du Conseil d’État d’annuler cette ordonnance et de rejeter la demande de suspension présentée en première instance par les syndicats étudiants.
RÉPONSE DU CONSEIL D’ÉTAT
Le Conseil d’état considère que malgré le contexte actuel de tensions autour des questions devant être débattues lors de la conférence, il n’a pas été justifié dans le cadre de l’instruction conduite en référé d’éléments suffisamment circonstanciés de nature à établir, au sein de l’université, la réalité des menaces alléguées à l’ordre public et l’impossibilité d’y faire face. De plus, les organisateurs se sont engagés à mettre en place un système d’inscription préalable pour assister à la conférence, à assurer un contrôle des entrées dans la salle et à prévoir un dispositif de modération de la parole et la présence dans l’assistance de membres du comité pour garantir le bon déroulement de la réunion. Les organisateurs se sont engagés à ne tolérer aucune expression antisémite ou aucun propos puni par la loi.
Toutefois, le juge des référés du Conseil d’État a toutefois rappelé qu’à la date de la présente ordonnance, aucune mesure n’a été prise pour encadrer l’organisation et le déroulement de la conférence litigieuse.
En conséquence, dans ces conditions, il ne peut confirmer la tenue de la conférence à la date du 6 mai 2024. Il indique donc qu’il appartient au président de l’université, si les organisateurs confirment leur demande d’organisation de la conférence, de déterminer dans les meilleurs délais compatibles avec le bon fonctionnement de l’université, au vu de la situation prévisible de l’établissement à la nouvelle date envisagée et des garanties apportées par les organisateurs sur le dispositif de sécurisation et de modération de la conférence, les conditions d'organisation de celle-ci, de façon à garantir son bon déroulement et à prévenir les risques de troubles à l'ordre public
Historique
-
Le certificat d’urbanisme
Publié le : 07/05/2024 07 mai mai 05 2024Article du cabinet / UrbanismeAvant d’acheter un terrain à bâtir ou d'envisager un projet de construction, il est préférable (mais pas obligatoire) de demander un certificat d’urbanisme. Il s’...
-
Suspension du refus d'autoriser une conférence sur la question palestinienne à l'université Paris Dauphine
Publié le : 06/05/2024 06 mai mai 05 2024Article du cabinet / Droits et libertés fondamentalesLa décision d’un président d’université refusant d’autoriser la tenue d’une conférence au sujet de la question palestinienne est illégale au motif que le risque de trouble à l’o...
-
INEDIT - Changement climatique : la CEDH se prononce sur la violation du droit au respect de la privée
Publié le : 09/04/2024 09 avril avr. 04 2024Article du cabinet / Droits et libertés fondamentalesDe manière inédite, la grande chambre de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) considère que l'inaction des Etats en matière de...
-
Pourquoi un avocat en droit de l’urbanisme ?
Publié le : 07/04/2024 07 avril avr. 04 2024Article du cabinet / UrbanismeDans le domaine complexe de l'urbanisme, les enjeux juridiques peuvent rapidement devenir un défi de taille pour les individus et les...
-
Demande d’effacement ou de rectification du TAJ (fichier de traitement des antécédents judiciaires)
Publié le : 07/04/2024 07 avril avr. 04 2024Article du cabinet / Droit de la fonction publiqueArticle du cabinet / Droit administratif et procédureL'exercice de certaines activités professionnelles peut vous être refusé en raison de votre fichier de traitement des antécédents...
-
Laïcité : une université peut refuser un agrément à une association étudiante cultuelle
Publié le : 09/03/2024 09 mars mars 03 2024Article du cabinet / Droits et libertés fondamentalesPar décision du 29 février 2024, la Cour Administrative d’Appel (CAA) de Versailles a jugé qu’une association étudiante organisant et...